Je vous présente Grégoire Mon nouveau compagnon L’autre jour il est venu me voir À la recherche de son nom Quand je lui ai demandé pourquoi Il m’a expliqué comment Je l’ai pris je crois Pour un petit enfant Mais Grégoire est un vieil homme Il se prend pour un Oiseau Alors il
Photo par Pedro Alonso, Mauritanie, février 2018. Alors que Soleil se lève, Lune se couche À peine je sors d’un rêve Déjà le soleil me douche Il me prend doucement Me dis va mon garçon Va voir ton nouveau devant Te construire horizon Mais moi j’ai compris que bientôt Le Soleil frappera si fort Et
Photo Libéria, octobre 2017 Les feuilles sont à l’appel Les voici qui tombent Et qui me rappellent Que l’été nous trompe Que l’automne tombe tôt Bien trop Comme tombe l’eau Moi je tombe de haut L’hiver approche A peine l’automne débute Et moi, oui moi je fais des coches Qui me rapproche de mon but
Photo par Pedro Alonso, Mauritanie, février 2018 6h30, le réveil sonne Nous ouvrons les yeux Le froid m’étonne Mais nous sommes deux Deux pour affronter le vent Pour affronter l’espace Certes nous avons le temps Mais le vent menace Nous nous levons avant lui Du moins nous l’espérons Espérant qu’il nous oublie À l’aube nous
En me rendant visite au Togo en avril 2017, je revoyais ma mère pour la première fois en 2 ans et demi. Ces retrouvailles furent l’un des moments les plus forts de tout mon périple africain.
Ma famille m’a toujours soutenu, mais sans s’interposer. Sans juger ni mes rêves ni mes choix, ne s’inquiétant, comme je l’aurai fait moi-même, qu’à travers la distance qui nous sépare. Elle a toujours été là pour m’écouter et plus que tout, elle ne m’impose pas son jugement mais me questionne régulièrement sur le mien, sur ma vision de ce continent qu’elle (ils) ne connaît pas, ou si peu. Avoir ce soutient aussi discret que permanent est pour moi une énorme chance.
Malgré une lassitude de « mon monde », de » ma Suisse « , je ne suis pas parti avec un bras d’honneur collé au cul. Un » allez tous vous faire foutre ». Ce voyage n’est pas une fuite. Car bien que je n’ai pas d’itinéraire précis, la destination est toujours restée la même : mon point de départ. Une boucle. Revenir de là où je viens. Chez moi, là où vit ma famille qui, au final, reste encore mon seul « vrai chez moi ». L’Afrique n’a jamais été une destination pour moi. Encore moins un point de départ, forcément. Depuis toujours, je l’ai regardée comme un cheminement. Un jour, peut-être, il en sera différent. En tout les cas je n’ai rien à apprendre à l’Afrique. Même pas l’ombre d’une banque. L’Afrique, elle, m’apprend tous les jours. C’est un livre dont je lis une page chaque jour mais où 10 pages s’écrivent chaque jour à l’autre bout, attendant que je les lisent un jour. Un apprentissage infini. Certains diront la vie…
Mais en me rendant visite en Tanzanie (mon frère), puis au Togo (ma mère), c’est bien plus qu’un soutient que j’ai ressenti, c’est un pas, un pas de plusieurs milliers de kilomètres, un pas dans ma direction qui a été fait. Et qui fait que si aujourd’hui j’en suis là, je le dois beaucoup à ma famille. Bien plus qu’il n’y paraît et que je ne peux l’écrire.
Voici un texte écrit plus de 4 mois après nos retrouvailles.
Photo : Togo, avril 2017.
« Tu le connais cet instant où tu te demandes si tout ceci est vrai? Où tu ne sais pas trop ce que tu fous là. Où tu as du mal à détacher le vrai du faux, où l’émotion est telle que tu ne l’as ressens plus. Ou plus vraiment. Que s’en est si superficiel que tu écrases tout. Pour éviter, peut-être, de te faire toi-même écraser. Submerger par la vague. Le tsunami d’émotions qui attends là, tapis derrière une porte, l’instant fatidique que toi-même tu attends depuis des mois. Et que lorsque cet instant arrive enfin, lorsque la porte s’ouvre, tu ne sais pas trop quoi dire. Ni quoi penser. Ni même comment agir. Le tsunami est là, et, toi, tu n’es qu’une coquille de noix.